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Help In Suffering - Inde

  • Photo du rédacteur: meriemflih
    meriemflih
  • 2 déc. 2018
  • 6 min de lecture

Dernière mise à jour : 3 déc. 2018


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Namaste !


Désolé pour ces longues semaines de silence... Chaque jour recèle son lot d’aventures et j’ai du mal à trouver le temps d’écrire mes posts. Assez perdu de temps, j’ai tellement de choses à te raconter ! Faisons un saut de trois mois en arrière : nous sommes au début du mois de Septembre et je quitte l’Allemagne pour m’envoler vers l’Asie...

C’est le cœur serré que je laisse les ours de Müritz (bien trop occupés à se goinfrer du matin au soir en préparation de l’hibernation pour noter mon départ) pour atterrir 7.000 km plus loin, en Inde. Pendant les 4 prochaines semaines je vais partager le quotidien de l’équipe vétérinaire de l’association Help In Suffering à Jaipur.

Je ne vais pas te mentir, l’arrivée en Inde est un peu déroutante. Un chaos sans nom semble régner dans les rues de la ville : voitures, mobylettes, marchands itinérants, piétons, vaches, chiens, dromadaires et autres animaux se partagent la route. Les klaxons retentissent de toutes part et la circulation ne semble soumise à aucune règle. L’air est chaud et chargé d’humidité ; en ce début de mois de septembre, la mousson touche à sa fin mais nous ne sommes pas à l’abri d’une averse tropicale inopinée. Étrangement, chacun semble trouver sa place et évolue joyeusement dans cet immense tohu-bohu (ou en tout cas avec beaucoup moins d’anxiété que moi qui découvre l’Inde, son folklore et son code de la route pour la première fois !)


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L’association Help In Suffering a été fondée il y a tout juste 40 ans ; le centre se trouve en périphérie de Jaipur et accueille toutes sortes d’animaux. Il comporte trois pôles principaux : le dispensaire, qui offre des consultations vétérinaires gratuites et soigne les animaux errants de la ville ; le programme ABC, qui s’occupe de la stérilisation et de la vaccination des chiens et chats errants (la rage est encore très présente en Inde et la vaccination des animaux errants a permis éradiquer les cas de rage humaine de la ville) ; et le Camel Program composé de deux cliniques ambulatoires et d’une annexe dans la ville de Bassi (située à une quarantaine de kilomètres de Jaipur). Ce programme a été créé pour soigner les dromadaires des travailleurs locaux.

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Les chiens et les dromadaires sont les principales espèces rencontrées au centre mais dans les rues de Jaipur, on trouve aussi des singes (principalement des macaques et des langurs), des perroquets, des paons, des rapaces, des poules, des tortues, des vaches, des chevaux, des ânes, des lapins... enfin un peu de tout quoi !

C’est aux côtés de l’équipe du Camel Program que je vais passer mon séjour en Inde. Ici, le dromadaire est utilisé comme animal de travail afin de tracter des cargaisons de fourrage, de graines, de légumes et autres charges en tout genre. Certains servent d‘attractions touristiques et promènent les visiteurs à travers la vielle ville.



Le lendemain de mon arrivée, bien reposée de mes 24h de voyage, je rejoins le vétérinaire et son assistant pour enfin partir à la rencontre des dromadaires. Sur la route, on m’explique que les familles possédant un dromadaire sont généralement très pauvres et que leur animal ne pourrait pas bénéficier de soins vétérinaires si ceux-ci étaient payant, d’où l’importance de l’association. J’apprends aussi que les animaux que l’on va rencontrer sont presque toujours des mâles, plus forts et capables de tracter des charges plus importantes. Les femelles, elles, sont élevées en troupeau pour leur lait. Le lait de dromadaire est peu populaire en Inde. Il est souvent racheté par des firmes internationales qui le revendent bien plus cher à l’étranger, en mettant en avant ses qualités nutritionnelles et médicinales.


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Voici un exemple d'une "maison" de propriétaire de dromadaire : la petite pièce au fond correspond à la cuisine / salle de bain / salle à tout faire. Les parents et leur enfant dorment à droite, sous la cabane de draps...

Nous arrivons dans le premier village, un homme nous attend sur le bord de la route. A ses côtés, son dromadaire nous regarde arriver, impassible. C’est mon premier contact avec cette impressionnante créature. Je dois t’avouer que je cultive une passion inexpliquée pour cet animal depuis plusieurs années... En plus de leurs capacités physiologiques incroyables, ils ont cette présence, cette noblesse dans leur attitude qui leur est propre. Bref, tu l’as compris, je suis complètement émerveillée devant cet animal mais je tache de rester professionnelle et la consultation commence. Quand je dis consultation, c’est un bien grand mot... disons que quelques phrases sont échangées avec le propriétaire (lorsque celui-ci s’exprime dans un dialecte compris par le vétérinaire) et que l’examen général de l’animal est effectué. Il en ressort que le dromadaire est affaibli depuis plusieurs jours, il mange moins et présente un ralentissement de transit. Les pathologies digestives sont communes dans cette espèce et un traitement symptomatique de trois jours suffira à son bon rétablissement.


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Nous reprenons la route pour rejoindre le second point de rendez-vous de la matinée. Ici, plusieurs patients nous attendent. La plupart vont bien et sont uniquement venus récupérer leur vermifuge. Je suis agréablement surprise par le travail de sensibilisation fait par l’équipe de Help In Suffering : tous les 3 mois, bon nombre de propriétaires viennent chercher un traitement antiparasitaire pour leur animal. Nous soignons ensuite un individu souffrant d’une blessure à la patte. Les dromadaires n’ont pas de sabots mais deux doigts terminés chacun par un ongle. Leur sole (la face du pied en contact avec le sol) est molle et il est fréquent qu’elle se craque ou s’entaille sur un objet. Un simple traitement local et du repos suffisent dans la plupart des cas. La matinée se clôture par la blessure la plus fréquente du moment. Comme je te l’ai dit au début, nous sortons à peine de la saison des pluies. L’air est encore très humide et la température tourne autour des 30 degrés. C’est le climat idéal pour les myases ! La moindre plaie est envahie par les mouches qui viennent y pondre leurs œufs. En seulement quelques heures, des dizaines de larves grouillent dans la plaie. Dans ces situations, les soins locaux ne suffisent pas et il faut aussi donner des traitements antibiotique, anti-inflammatioire et anti-parasitaire par voie générale à l’animal. Si tu as l’estomac bien accroché et que tu ne lis pas mon blog au moment de ta pause déjeuner, je te mets quelques photos en dessous...




Tu as certainement remarqué l’étrange piercing que les dromadaires ont dans le nez. Tous les animaux (ou presque) en ont. J’ai mis du temps à le réaliser mais il s’agit en fait de deux pièces (et non une grande tige traversant transversalement le nez) qui passent au travers de l’aile externe des narines. Une corde y est rattachée afin de pouvoir contrôler et tenir l’animal. Le problème, en plus de la douleur engendrée par cette contention, est qu’en tirant de manière trop brutale et répétée, des lésions apparaissent. Et avec la météo actuelle, les plaies ont vite fait de s’infecter et de se retrouver recouvertes de larves de mouches. Un travail de sensibilisation est fait chaque jour afin de faire comprendre aux propriétaires qu’un licol serait plus adapté et moins traumatique mais les habitudes ont la vie dure et les choses ne semblent pas prête à changer pour le moment...

La journée continue et les consultations s’enchaînent. Au fil des jours, je découvre que les dromadaires sont des animaux incroyablement résistants, il ne sont que très peu malades ; et même affaiblis, ils sont capable de parcourir des dizaines de kilomètres afin de rejoindre les sites de consultation. En plus de découvrir cette espèce fascinante, tourner dans les villages me confronte à la réalité de la vie au Rajastan. Le contraste entre les familles très pauvres vivant sur le bord des routes et les riches possédant des villas en ville est frappant. Les animaux vivant dans les rues sont mal en point mais ne s’en tirent pas toujours plus mal que la population locale. Ce séjour m’a aussi permis de découvrir la chaleur de ce peuple : même les familles les plus modeste nous accueillent comme des invités d’honneur et un verre de chai nous est systématiquement offert après une consultation.


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La Camel Team dégustant un petit verre de chai après une dure journée de labeur.

Tout le staff de Help In Suffering fait un travail incroyable et défend avec passion la cause animale. Il y a toujours quelque chose à faire au centre et je ne vois pas le temps filer... (c’est d’ailleurs pour cela que j’ai pris tant de retard dans la rédaction de ce post !) Le mois touche à sa fin et il est temps pour moi de rejoindre ma troisième étape : le centre de soins du Wildlife Rescue Center en Thailande.


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N’hésite pas si tu as des questions sur les dromadaires ! Et si tu es intéressé par l’association HIS, voici le lien vers leur site web : http://his-india.in/

Prends soin de toi et à très vite !


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Bon quitte à être en Inde, il fallait bien que je fasse un petit détour pa le Taj Mahal !

 
 
 

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